MÉCANIQUE DU VOL
<= Notes sur les pratiques techniques
Notions
de mécanique: On appelle force est une cause susceptible de modifier un mouvement.
On nomme inertie la tendance des corps matériels à
garder un mouvement uniforme, i.e. s’opposer aux variations de
mouvements que des forces extérieures leur imposent.
Loi
de l’inertie: Les choses ont une tendance naturelle à continuer à
faire ce qu’elles sont en train de faire, à savoir
rester immobile ou bien garder leur vitesse si elles sont en
mouvement uniforme. Quand on cherche à modifier le mouvement
d’un corps, il naît une force d’inertie s’opposant
à cette modification, force d’autant plus intense que le
corps considéré a une masse plus conséquente (e.g.
lorsqu’une force centripète fait tourner un mobile, il
naît une force centrifuge, .i.e. il n’y a pas d’équilibre possible tant que
les forces d’inertie sont en travail).
Loi
de l’action et de la réaction: Chaque fois que l’on applique une force à un corps, il
naît une force de réaction égale et opposée
à la force appliquée.
- en
vol rectiligne uniforme la résultante des forces
aérodynamiques est égale et opposée au poids :
RFA+Poids=0
- ressource:
RFA>poids; l’aéronef subit une accélération
vers le haut, la trajectoire s’incurve vers le ciel
- abattée:
RFA<poids; l’aéronef subit une accélération
vers le bas, la trajectoire plonge vers le sol
- virage
à vitesse constante (i.e. stabilisé): la force
résultante RFA+Poids est une force centripète, qui
ramène à chaque instant l’aéronef vers le
centre du virage; la force d’inertie est une force
centrifuge
nota :
- la
force résiduelle se voit au changement de trajectoire
- la
force d’inertie se sent à la traction dans le harnais
Degrés de liberté: Un
solide dans l’espace, comme notre parapente ou un avion, a six degrés
de liberté. Pour définir son état, il nous faut
trois coordonnées géographiques (latitude, longitude,
altitude) pour définir sa position, ainsi que trois angles
(assiette (axe de tangage), inclinaison (axe de roulis), cap (axe de lacet)) pour définir son attitude.

Définitions:
- Charge alaire: rapport du poids
total sur la surface de voilure
- Facteur
de charge: Portance/poids;
le poids apparent, que ressent le pilote, est égal au poids
réel multiplié par le facteur de charge. Celui-ci
augmente en virage ou dans le cas de ressource
- Centre de gravité: point
fictif où serait concentré la masse tout en étant
mécaniquement équivalent au système matériel
considéré (CG)
- Centre de poussée: point
d’application de la résultante des forces aérodynamiques
(CP)
- Centrage: position du centre de
gravité par rapport à l’aile. En parapente on
règle le centrage par le calage des suspentes.
- Taux de chute: (hauteur perdue)/(temps mis à la perdre)
- Finesse: (distance-horizontale-parcourue)/(hauteur-perdue); elle est égale au rapport de la portance sur la traînée,
elle ne dépend que de la forme du profil et de son incidence
de vol. Elle représente la capacité de plané de
l’aéronef.
- Trajectoire sol: mouvement de
l’aéronef par rapport au sol ; celle ci peut être
ascendante ou descendante
- Trajectoire air: trajectoire que
verrai une molécule d’air. Elle est toujours descendante
mais sous un angle variable dépendant de l’incidence. Ces deux trajectoires ne coïncident qu’en
air immobile.
- Allongement: rapport de l’envergure
sur la corde moyenne, ou du carré de l’envergure sur la
surface
-
Voilure:

- Profil:


-
Vrillage de l'aile:

la
sustentation: Le vol est du à des forces aérodynamiques crées
par le déplacement relatif d’un mobile dans
l’atmosphère. Elles sont notamment fonction du carré
de la vitesse, de la masse volumique,
et du maître couple S, surface projetée du profil dans
la direction de la trajectoire.
Angles caractéristiques du profil:
- Incidence:
angle sous lequel les filets d’air du vent relatif attaquent la
voilure (i.e. angle d’attaque); la plage d’incidence
admissible n’est que d’une quinzaine de degrés,
quelque soit l’aéronef considéré.
- Assiette:
angle que fait le plan de la voile avec l’horizon.
L’écoulement d’air autour du profil de l’aile
crée une dépression sur l’extrados (succion, 2/3 de la portance) et
une surpression sur l’intrados (pression, 1/3 de la portance).

Les forces en présence sont:
- La
portance:
force s’exerçant vers la haut perpendiculairement à
la vitesse ; elle permet la sustentation.
- Traînée:
force s’exerçant en un sens opposé à la
vitesse; elle s’oppose donc à celle-ci.
- Le
poids:
toujours vertical et dirigé vers le sol

On
parle donc de profils traînants (suspentes, câbles) et de
profils portants (aile).
Relation
vitesse-incidence:
- À incidence donnée plus la vitesse augmente plus la portance et
la traînée augmente
- À vitesse donnée, plus l’incidence augmente, plus la
portance et la traînée augmentent, jusqu’à
ce que la portance s’effondre brusquement: le
décrochage.
La polaire des vitesses:
Il s'agit de la courbe liant la vitesse de chute Vz à la vitesse
horizontale Vh, et représnete donc les possibilités de
vol plané (la force propulsive est une composante du poids). A
chaque vitesse de vol correpond une finesse

Nota:
l'incidence de décrochage est unique alors que la vitesse de
décrochage augmente notamment avec le poids de l'appareil et
l'inclinaison du virage. Le plus souvent on estime la
sécurité par rapport au décrochage par rapport
à la vitesse, car on ne peut pas mesurer l'incidence.
La traînée: La traînée totale résulte de l’addition
des traînées suivantes:
- de
forme
- de
frottement, due à la présence d’une couche
limite au sein de laquelle le flux d’air est freiné. Il
vaut donc mieux une surface lisse (donnant une couche limite
laminaire) qu’une surface rugueuse (donnant une couche limite
turbulente)
- induite,
due au recollement des écoulements des bouts d’ailes
(écoulement tournoyant autour du saumon), surtout sensible
à basse vitesse. Pour lutter contre celle-ci on peut augmenter
l'allongement ou bien canaliser le flux par des stabilos, ailettes, etc.

Pour
lutter contre la traînée induite on peut :
- augmenter
l’allongement, c’est ce qui a conduit à l’extrême
allongement des ailes de planeur.
- Canaliser
l’écoulement en bout d’aile par paroi, cloisons,
stabilos
Aérodynamiquement
l'asymètrie de l'écoulement est équivalente à un tourbillon, appellé
tourbillon de Prandtl. Ce tourbillon se replie en bout d'ailes pour
donner ce qu'on appelle le tourbillon marginal, qui cause la trainée
induite.
Effets
du vent: Un vent régulier n’affecte pas le comportement de l’aile
au point de vue aérodynamique (principe des tapis roulants).
En revanche une rafale perturbe sérieusement l’écoulement
aérodynamique autour de l’aile:
Evénement
|
Incidence
|
Vitesse/air
|
RFA
|
aile
|
Rafale
de vent de face
|
Décroît
|
Croît
|
Augmente
|
Monte
|
Rafale
de vent arrière
|
Croît
|
Décroît
|
Diminue
|
Descend
|
Rafale
montante
|
Croît
|
Croît
|
Augmente
|
Monte
|
Rafale
descendante
|
Décroît
|
Décroît
|
Diminue
|
Descend |
Rafale de travers |
Dérapage, car écoulement dissymètrique |

La stabilité: Il s’agit de la
tendance d’un système à revenir à un état
d’équilibre dont on l’écarte. Il s’agit
là d’une notion tout à fait relative. On appelle
stable un appareil qui revient à sa position d’équilibre
lorsqu’une sollicitation l’en a momentanément
écarté. Un appareil doit être stable pour être
pilotable.
On peut tempérer une tendance stable ou instable par
l’amortissement :
- en roulis: stabilité latérale
(pendulaire)
- en lacet: stabilité de route
- en tangage: stabilité pendulaire
du point de vue aérodynamique le parapente est instable
mais bien amorti.
Effet dièdre: réaction d’une aile
à une glissade (ou dérapage) sur l’axe de
roulis :
- effet dièdre positif : l’aile tend à
s’incliner du coté d’où vient le vent
- effet dièdre négatif : cas contraire
l’effet diédre positif marque une stabilité
latérale; c’est le cas des parapentes. Plus
généralement elle est améliorée par
l’angle dièdre et la flèche.
Effet girouette: réaction d’une aile à
une glissade (ou dérapage) sur l’axe de lacet :
- effet girouette positif: l’aile tend à se
remettre dans le lit du vent relatif, donc à pivoter sur elle
même du coté d’où vient le vent
- effet girouette négatif: cas contraire
L’effet girouette positif est une marque de
stabilité
de route; l’équilibre en lacet se réalise
naturellement du fait de la symétrie qui fait que l'aéronef
a tendance à s’incliner dans le lit du vent. Plus
généralement l’angle diédre, la
flèche, les lobes
de la voilures l’améliorent.
Stabilité en tangage: elle est assurée
par le rappel pendulaire en parapente, par la gouverne de profondeur pour les trois-axes.
nota: sur un parapente on ne distingue pas la
stabilité latérale et de route (on ne les distingue que
sur les aéronefs disposants de trois commandes indépendantes
sur les trois axes)