Définition:
attaque des métaux et de leurs alliages, le plus souvent par
réaction électrochimique entre le corps attaqué
et le milieu environnant. les agents de la corrosions sont:
- Gaz
chauds ou humides
- Eau
ou solutions aqueuses
- Certains
composés chimiques
Le
plus souvent la corrosion se forme par oxydation en surface du
métal:
- Couches
d’oxydes imperméables => le phénomène
s’arrête
- Couche
d’oxydes perméables => la corrosion se poursuit en
profondeur
Une attaque locale produit des piqûres ou des
sillons. Une attaque interne crée des destructions autour des
grains du métal, transformant complètement ce dernier et
entraînant sa destruction (corrosion intercristalline):
Corrosion en
milieu humide des matériaux ferreux: à
partir d’un atome on obtient un ion positif si on retire un
électron, un ion négatif si on ajoute un électron.
Le sel et l’eau, presque tous les métaux, acides, bases,
sont susceptibles de se ioniser en solution. Ionisation du fer en
milieu humide :

Du fer plongé
dans de l’eau crée une électrode, la
migration des électrons crée un courant de corrosion
définissant un potentiel. Comme le métal fournit des
électrons nous avons une anode. On devrait obtenir un
équilibre chimique. Il n’en est rien à cause de
l’existence d’un autre couple susceptible de capter ces
électrons. Deux cas possibles:
-
l’eau ne
contient pas d’oxygène. Elle contient en revanche des
ions H+ dont la concentration définit le Ph, donnant ainsi
une électrode d’hydrogène (cathode car elle
prend des électrons):

-
l’eau
contient de l’oxygène, on a une électrode
d’oxygène (cathode car elle prend des électrons)
:

La corrosion se
produit car nous avons affaire à un couple de corrosion, se
produisant en circuit fermé; ensuite se forme la
rouille:
- Fe++
+2(OH-) -> Fe(OH)2 (hydroxyde ferreux)
- Fe(OH)2 +
O2 -> Fe(OH)3 (hydroxyde ferrique, alias rouille)
L’hydroxyde
ferrique, peu soluble dans l’eau, se dépose à la
surface du métal, mais ce dépôt est poreux et
laisse passer les ions, la corrosion pouvant ainsi se poursuivre en
profondeur; à noter que la formation de piqûres
est typique de la corrosion à l’oxygène.
Corrosion
à la ligne d’eau:
due à la différence du taux d’oxygène dans
les couches d’eaux successives à partir du niveau libre,
souvent visible dans les réservoirs métalliques ou sur
les murs de quais en palplanches.

- on
remplit une éprouvette verticale avec une solution de
chlorure de sodium totalement désaérée
- on
plonge une barre de fer pur AB
- au
bout de quelques heures l’oxygène de l’air
arrive seulement à pénétrer dans la partie
haute de l’éprouvette
- on
a alors en A une anode, attaquée, et en B une cathode;
la rouille apparaît, en suspension entre A et B, à
la rencontre des produits cathodiques et anodiques
Corrosion
galvanique:
Deux métaux différents mis en contact direct ou par
l’intermédiaire d’un conducteur (électrolyte,
etc.) vont se corroder,
le métal le plus noble se déchargeant sur l’autre.
Ce phénomène peut être arrêté ou
accéléré si des courants parasites passent. Du
plus noble vers le moins noble:
Pt>Au (or)>Ag (argent)>Acier inoxydable>Ni>Bronze>Cu>Laiton>Pb>Fe>Al>Zn>Ma
Corrosions
biologiques:
elle se fait par des bactéries.
- A
l’intérieur des conduites on a des bactéries
aérobies:
(bactéries+O2)+fer-ferreux->fer-ferrique+énergie-vitale
- A
l’extérieur des conduites on a des bactéries
anaérobies: bactéries anaérobies ->
réduction des sulfates -> O2 -> O2+H2->énergie-vitale
Dans
les deux cas la corrosion est indirecte, l’accumulation de
bactéries modifiant la teneur en oxygène en certain
points, d’où aération différentielle et
corrosion locale
Solution:
L’addition
de poly-méta-phosphates à l’eau circulant dans
les conduites donne de bons résultats de protection par
formation d’une couche protectrice.
Corrosion
sous tension mécanique:
des contraintes mécaniques élevées entraînent
des attaques localisées selon les contours des grains des
cristaux du métal:
- Phénomènes
insensibles pour les aciers ordinaires
- Phénomènes
possibles pour les aciers inoxydables et austénitiques
- Certains
alliages légers peuvent y être très sensibles
(e.g. aluminium, zinc)
Corrosion par
courants vagabonds: courants électriques
circulant dans le sol, e.g. courants de mise à la terre. Une
corrosion anodique se produit là où le courant vagabond
quitte le métal, corrosion d’autant plus sérieuse
qu’elle est localisée.
Solution:
revêtement localisé bitumeux suffisamment isolant
Corrosion
par cavitation:
lorsqu’un fluide est en mouvement dans une canalisation à
grande vitesse, la pression statique peut devenir inférieure à
sa tension de vapeur et on assiste à la formation de bulles de
gaz qui implosent lorsqu’elles sont entraînées
dans une zone de pression supérieure. La pression locale peut
alors être très forte et fatiguer localement le métal.
Corrosion
atmosphérique:
on n’a pas de corrosion atmosphérique en air sec et non
pollué. En revanche plus l’air est humide et plus il est
pollué, plus il y a corrosion. L’agressivité de
l’atmosphère humide est directement fonction de son
degré de pollution, les pollutions gazeuses pouvant accélérer
très fortement ce processus: chlore, hydrogène
sulfuré, anhydride sulfureux.
Corrosion
par l’eau de mer:
l’eau de mer présente au large une stabilité
remarquable de ses caractéristiques
physico-chimiques (brassage des courants marins):
- Salinité:
sels anhydres 30 à 37g/kg-eau
- Eau
légèrement alcaline pH ci. 8
- Etc.
Ces
limites sont moins serrées au niveau de cotes à cause
des précipitations, fleuves, teneurs en alluvions…
Facteurs
influents:
l’influence prépondérante de l’oxygène
tient au fait que les réactions anodiques et cathodiques ne
peuvent avoir lieu sans lui, pas d’oxygène, pas de
corrosion!
- Photosynthèse (algues):
6CO2+6H2O->C6H12O6+6O2; elle augmente la teneur en oxygène
et en présence d’une colonie d’algues marines, la
corrosion est proportionnelle à celle-ci.
- Température:
la vitesse de formation de la rouille augmente de 5% entre 20 et
60°C; de plus la teneur en oxygène aux températures
moyennes l’augmente fortement. D’où le fait que
l’acier immergé soit très attaqué par
l’oxygène aux températures moyennes (10-30°C)
- Salinité:
principalement du chlorure de sodium; en fait la corrosion
n’augmente que très lentement avec la salinité
Sels ayant une
action déterminante sur la corrosion de l’acier à
l’eau de mer:
- Chlorure
de magnésium:
3g/l ; il a une action inhibitrice certaine; grâce
à sa présence l’eau de mer est moins agressive
qu’une simple solution de NaCl de même concentration.
- Carbonate
de calcium:
0.1g/l ; joue un grand rôle car il précipite à
la surface du métal en formant des dépôts
protecteurs
Comportement des
différents aciers: à noter qu’un acier
n’est pas inoxydable ‘en soi’ mais par rapport à
un certain milieu
- Aciers
ordinaires non protégés: perte de 8g/dm²/an
- Aciers
inoxydables à 17% Cr: attaqués
- Aciers
inoxydables à 18% Cr et 10% Ni : attaqués
- Aciers
inoxydables plus chargés ou avec du Mo: résistent
bien
Corrosion
du zinc: cf. page sur le zinc
Corrosion
du plomb: cf. page sur le plomb
Corrosion
du cuivre: cf. page sur le cuivre
Corrosion de l'aluminium: cf. page sur l'aluminium
Lutte
contre la corrosion:
elle consiste à:
- bloquer
les réactions anodiques => interdire la migration des
électrons et des ions ferreux
- bloquer
les réactions cathodiques => contrôler les ions H+
et l’oxygène
Moyens pratiques:
- isoler
parfaitement le métal par un revêtement inattaquable
- renverser
le courant du couple de corrosion, i.e. protection cathodique, i.e.
on allie le fer à un autre métal (zinc, Mg) qui joue
alors le rôle de cathode et non plus d’anode.
- Polariser
la réaction électrochimique:
- Eliminer
l’oxygène par un réducteur
- Introduire
un inhibiteur de corrosion qui bloque la réaction
=>
nécessité d’un décapage sérieux
avant tout traitement (sinon on enferme le loup dans la bergerie). On
doit aussi éliminer graisses et huiles par les solvants
habituels.
Procédés:
- Dépôts
superficiels électrolytiques d’un métal plus
noble (Cr, Ni…)
- Galvanisation
à chaud: immersion de courte durée dans un bain
de zinc à 450°C
- Etamage
à chaud: dépôt d’étain à
chaud
- Chromisation:
cémentation par le chrome
- Phosphatation:
film insoluble de phosphate de fer obtenu en plongeant la pièce
vers 95°C dans un bain de phosphates de fer
- Peintures
- Protection
cathodique: anodes en zinc ou en magnésium
(constructions navales ou constructions souterraines)
- Inhibiteurs
cathodiques: leur cation forme avec la cathode un produit
insoluble (chlorure de magnésium ou sulfate de zinc)
- Inhibiteurs
anodiques: leur anion forme avec l’anode de la pile un
composé insoluble (phosphate de sodium, bichromate de
potassium, carbonate de sodium)
- Revêtement
par matière plastique:
- On
chauffe la pièce de métal au dessus du point de
fusion de la matière plastique
- On
saupoudre celle-ci sur la surface de métal chauffé
(polyamide ou polyéthylène)
- On
obtient une pellicule lisse et sans faille
Parkérisation: la pièce est traitée par une solution chaude de :
- phosphate de manganèse
- phosphate de zinc
- acide phosphorique
Il y a formation d'une pellicule imperméable de phosphates métalliques complexes
Passivation:
l'acide phosphorique crée un dépôt de phosphate de
fer, d'où passivation et amélioration de la tenue
à la corrosion des revêtements de peinture.