CARTOGRAPHIE
<= Notes sur les pratiques techniques
Ellipsoïde:
Pour établir les cartes on doit connaître la forme et les
dimensions de la Terre, qui n'est pas sphèrique
mais légèrement aplatie aux pôles. On a donc
été conduit à adopter un éllipsoïde de référence. Un
point quelconque peut donc avoir autant de coordonnées
géographiques que de systèmes de
références. Historiquement de nombreux ellipsoïdes ont pu être adoptés:

Initialement chaque pays pouvait choisir un
éllipsoïde de référence qui suivait au mieux
le géoïde sur l'ensemble du pays. La
norme mondiale est actuellement le WGS84 (World Geodesic System),
utilisée notamment pour le système GPS:
Par définition:
- demi grand axe: a=6378137m
- aplatissement (a-b)/a: f=1/298,257223563
Par Calcul:
- demi petit axe b=6356752m (a(1-f))
- première excentricité: e=0,08181919132
- deuxième excentricité e'=0,082094438
- Circonférence équatoriale: 2xPIxa=40075km
- circonférence polaire: 2xPIxb=39940km
- surface: 4xPIxRT2=510065622km2
- volume: 4/3xPIxRT3=1083.109km3
Géoïde:
Les allers retours entre les théories et les mesures
suscitèrent une question: quelle serait la forme de la terre si
elle était recouverte d'eau, c'est à dire la forme de la
surface horizontale d'altitude 0 (pour faire abstraction des
dénivelées dues aux courants, marées, etc.)?
Dés que les mesures ont été suffisamment
précises, on se rendit compte que cette surface n'était
pas vraiment un éllipsoïde. Un premier indice dans ce sens
a été que les triangulations en Europe et en
Amérique conduisait à adopter des éllipsoïdes
différents. Un second indice a été les mesures du
champs de pesanteur qui présentait des singularités.
Le géoïde est donc une
équipotentielle du champs de gravité choisie de
manière à coller au plus prés de la surface
réelle (la gravité dérivant d'un potentiel
gravitationel W). Les mesures trés précises des
perturbations des trajectoires des satellites artificiels ont
montré que le géoïde ne différe d'un
éllipsoïde convenablement choisi que par des
dépressions et élévations d'au plus 100m. Le
géoïde varie dans le temps car:
- Il existe des marées terrestres
- la tectonique des plaques modifie la répartition des masses
- La fonte de glaciers peut relever le niveau de la croûte (e.g. Scandinavie)
- etc.
Le repèrage sur
le géoïde est un répérage tridimensionnel car
aucune symétrie particulière ne permet de choisir des
courbes particulières de références.
Systèmes de coordonnées géographiques:
les angles sont mesurés en degrés (°, 1/360°
tour), minutes (', 1/60° degré) et secondes ('', 1/60
minute). Sur les cartes françaises on emploi parfois les grades
(1 angle droit=100 grades).
- méridiens:
demi-cercles qui rejoint les deux pôles; le méridien
d’origine est celui de greenwich. Cela donne la mesure de la
longitude = angle(méridien-origine, méridien-point),
notée g et qui peut être est (E) ou ouest (W) (de 0 à
180°)
- parallèles: cercles
perpendiculaires à la ligne des pôles; le cercle
d’origine est celui de l’équateur. Cela donne la
mesure de la latitude = angle(équateur,
point-à-déterminer), notée L et qui peut
être nord (N) ou sud (S) (de 0 à 90°)
- altitudes:
En France on se sert de deux références, ayant un caractère
permanent et reconnus sans ambiguïté :
- référence
terrestre:
niveau moyen de la mer à Marseille (depuis 1860, maintenant
installé dans le marégraphe), niveau moyen qu’on
observerait en l’absence de marée dans des conditions
atmosphériques standard; il sert à mesurer les
altitudes terrestres et les hauteurs des rochers qui dépassent
de l’eau même à pleine mer (alias NGF, nivellement général de France).
- référence
marine:
zéro hydrographique, niveau de la plus basse des basses mer
astronomique; il sert de référence pour les
cartes marines et les annuaires de marée pour définir
les profondeurs des mers et les hauteurs d’eau des marées.

Attention: certaines cartes françaises expriment ces
coordonnées en grades et prennent généralement
pour référence le méridien de Paris, situé
à 2°20’14’’ à l’est de
Greenwich.
- Nord
vrai:
point de référence correspondant à l’axe
imaginaire de rotation de la terre; c’est le haut des
cartes, noté 000° ou 360°
- Nord
magnétique:
celui-ci se déplace à la surface du globe;
attention, il existe des anomalies magnétiques dans certaines
zones, signalées sur les cartes
déplacements
sur la sphère terrestre :

- Orthodromie:
trajectoire suivant un grand cercle, ligne d’intersection
entre la surface terrestre et un plan passant par son centre.
il s’agit du plus court chemin sur une sphère.
l’équateur est un grand cercle particulier.
- Loxodromie:
trajectoire suivie lorsqu’on suit toujours la même route
vraie; à l’exception de l’équateur
les loxodromies sont des petits cercle, lignes d’intersection
entre la terre et un plan ne passant pas par son centre.
Distances:
- Kilomètres: unité usuelle dans nos contrées
- Mille nautique (NM): arc de cercle à
la surface de la terre généré par un angle au
centre d’une minute d’angle, soit 1.852Km; la vitesse
s’exprime alors en mille nautique par heure, appelé
nœud (Kt). Il s'agit là d'une unité trés
employée par les marins et les aviateurs.
- Mile terrestre : 1.609Km; la vitesse associée
est le mile terrestre par heure (Mph)
Les cartes: ce sont des représentations planes de la surface
terrestre, i.e. projection sphère sur plan, outils pour se
repérer et s’orienter. Des graticules représentent
les valeurs angulaires des latitudes et longitudes. Cette
représentation n’est pas simple car une surface
sphérique n’est pas développable et les
déformations sont inévitables. On attend deux qualités
essentielles des cartes :
- conformité:
conservation des angles, i.e. un angle sur le plan correspond
effectivement à un angle sur la sphère; toutes
les cartes aéronautiques ont cette qualité. Dans ce cas l’échelle des
longitudes est égale à l’échelle des
latitudes
- Equidistance:
les distances lues sur la carte sont proportionnelles aux distances
sur la sphère. Nos cartes ne sont pas rigoureusement
équidistantes mais elles conservent à peu prés
les distances sur la zone géographique couverte par un
feuillet => on peut considérer que l’échelle
est la même sur une même carte.
Autres propriétés possibles:
- Équivalence:
conservation des surfaces. Une surface sur le plan est proportionnelle
à la surface sur le géoïde. En général
les cartes équivalentes ne sont pas conformes.
- Aphylactique: projection ni conforme ni équivalente, mais équidistante
Construction
des différentes cartes:
on doit établir une correspondance point par point avec la
sphère terrestre. Le parallèle d’échelle
minimale est le lieu où la surface de projection touche la
sphère terrestre.

- Mercator:
adaptée aux latitudes faibles, proches de
l’équateur; les méridiens sont des droites
verticales équidistantes, les parallèles sont des droites
horizontales de plus en plus écartées vers les
pôles; ces parallèles donnent l’échelle de
latitude, et on peut connaître les distances à condition
d’utiliser l’échelle des latitudes correspondante au
lieu de la distance à mesurer. Pour cette projection il
n’y a pas de déformations pour les surfaces de petites
dimensions, et l’échelle est constante autour d’un
même point. Les surfaces de grandes dimensions sont quant
à elles déformées, les surfaces sur la carte
augmentant avec la latitude alors que dans la réalité
elles diminuent. Cette projection est trés utilisée pour
les cartes marines.
- Méridiens:
ils ne sont pas parallèles, mais plus rapprochés
vers le nord que vers le sud. Ce sont des droites convergentes.
- Parallèles:
courbes dont la concavité est orientée vers les
pôles.
- Orthodromie:
on peut considérer qu’il s’agit de droites
aux latitudes d’échelles conservées
- Loxodromie:
courbes dont la concavité est tournée vers le pôle
