ÉPISTÉMOLOGIE GÉNÉRALE - MÉTAPHYSIQUE

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L’épistémologie: Ce peut être en général la partie de la philosophie qui a pour objet la connaissance. Dans un sens plus restreint il s’agit de la discipline qui a pour objet l’étude critique des principes et des résultats des diverses sciences, en vue d’en déterminer la valeur vérité et la portée pratique. La diversité des sciences rend aujourd’hui difficile de formuler des jugements universels (« la » vérité, « la » raison)

On distingue:

on peut tenter de regrouper la science par:

  1. déduction: procéde en partant de prémisses supposées vraies, et en étudie les conséquences
  2. expérimentation: protocoles, règles, pour appréhender les faits empiriques
  3. argumentation: elle prévaut dans des domaines non encore couverts par une méthode purement déductive ou strictement expérimentale

Idée générale de la science aristotélicienne (analytique): Il n’y a de science que du général, d’existence que du particulier ; on procède du particulier au général par induction et du général au particulier par déduction.


La connaissance: (gnoséologie) la connaissance est la relation qui s’instaure entre un sujet (connaissant) et un objet (connu). On peut hiérarchiser les niveaux de connaissance:
Au niveau du sujet connaissant, on a au premier abord un moi empirique, avec une histoire et un système de relations complexes avec les autres, c’est le moi qu’étudie la psychologie. À coté de celui-ci les philosophes ont inventé un moi transcendantal, moi pur, considéré depuis Descartes comme la terre natale de la vérité, bien que rien n’indique l’existence d’un moi pur de toute déterminations.

La vérité: On définit classiquement la vérité comme l’adéquation de la chose et de l’entendement. Une proposition qui attribut un prédicat à un sujet est vraie si ontologiquement l’être désigné par le sujet a bien comme attribut l’être désignée par le prédicat. Le problème est que pour vérifier la véracité d’une proposition je doit la comparer à la réalité et énoncer une autre proposition qualifiée de vraie, qui elle aussi devra être comparée à la réalité, et ainsi de suite à l’infini.

Aristote est sorti du problème en postulant que l’être est logiquement organisé, et qu’un raisonnement logique est vraie pour peu que les prémisses soit vraies.

Le trépied de la vérité: Si la valeur de vérité n’est jamais rigoureusement certaine, il y a trois raisons de se comporter comme s’il en était ainsi:

L’erreur: On pourrait la définir, en comparaison du critère classique de la vérité, que l’erreur est une inadéquation de la chose et de l’entendement, mais on tombe sur les mêmes difficultés qu’avec l’établissement de la vérité, car nous ne savons pas de façon absolue la relation de l’objet et du sujet. Une pensée est vécue comme erronée lorsque:


La liberté: Il s’agit d’abord d’un sentiment confus, obtenu lorsque le moi empirique a l’impression qu’il a l’égale possibilité de faire ou ne pas faire une action et que la décision ne dépend que de lui.  Philosophiquement un acte libre est un acte qui n’a besoin que de moi même pour exister: je n’y suis pas poussé ni par une cause déterminée ni en vue d’une fin extérieure à moi. Rien n’indique qu’un tel acte entièrement gratuit puisse réellement exister: la liberté philosophique est sans doute illusoire.

Cosmologie rationnelle: La réalité du monde extérieur est une évidence. Comment en effet soutenir que le monde n’est que le résultat de ma représentation, alors que celle-ci a tellement évolué au cours du temps? Comment expliquer que nous devons de temps à autre changer cette représentation lorsqu’elle ne rend plus compte de notre expérience? Cette résistance au moi empirique est l’argument le plus fort pour postuler qu’il existe une certaine forme de réalité.

L’espace: Cosmologiquement l’espace serait un milieu dont l’étendue serait une propriété parmi d’autres. La philosophie traditionnelle le considère comme un cadre homogène et vide, mais susceptible d’être rempli, infini et divisible à l’infini. Il est alors distingué de l’espace vécu.

Le temps: Il est le cadre irréversible selon lequel se succèdent les événements. La philosophie traditionnelle voit en lui un cadre homogène, qui doit être clairement distingué du cadre vécu (durée).

La causalité: Ce terme désigne tout ce qui contribue à constituer ou modifier un être ou son état. L’étude des causes se nomme l’étiologie. Dire que A est cause de B signifie classiquement que:

Ces principes sont métaphysiques dans ce sens qu’aucune de ces trois affirmations ne peut être tirée de l’expérience. La philosophie moderne tend actuellement à remplacer l’idée de cause par celle de relation, car le concept de cause, appliqué au réel, débouche sur des difficultés sans nombres.

Déterminisme: Ce principe stipule que les mêmes causes produisent les mêmes effets en tout lieu et en tout temps (i.e. le rapport entre une cause A et un effet B est constant), c’est à dire que les phénomènes sont régis par des lois immuables. Ce postulat est à la base de la conception scientifique du monde. Le contraire du déterminisme est la variabilité des lois de la nature dans l’espace et dans le temps.

Nécessité: Une chose est nécessaire lorsqu’elle ne peut pas ne pas être, ou être autre chose que ce qu’elle est (e.g. la nécessité de la loi de la gravitation universelle n’est pas qu’elle s’applique partout et toujours, mais le fait qu’elle a précisément la forme qu’on lui connaît, et qu'elle ne peut en avoir une autre). Ce postulat est à la base de la conception rationaliste du monde. Le contraire de la nécessité est la contingence.

Contingence et hasard: Le hasard peut être considéré comme la rencontre de séries causales déterminées, indépendantes les unes par rapport aux autres. Ainsi le hasard n’est pas un néant de causalité. Toutefois la contingence ne peut conduire qu’à l’ignorance. Devant des phénomènes en apparence aléatoires, les études statistiques et le calcul des probabilités permettent de sortir de cette ignorance foncière pour accéder à une certaine forme de connaissance. Nous en avons un exemple dans l’étude statistiques des gaz ; l’étude individuelle de chacune des molécules est impossible, mais leur étude statistique ne l’est pas. De même l’indéterminisme de la physique quantique est domestiqué par une fonction d’onde qui donne la densité de probabilité de présence de l’électron, ce qui permet tout de même l’étude de l’atome.

i.e. les phénomènes sont déterminés, mais imprédictibles et imprévisibles pour nombre d’entre eux, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas déterminisme.

Possible: Ce qui est possible n’est pas réel, car il lui manque quelque chose pour acquérir le caractère complet du réel ; il n’est pas non plus irréel, car il n’est pas pur néant ou impossibilité. C’est quelque chose entre le réel et l’irréel, une indétermination. Chez Aristote on a deux notions de devenir des possibles:


L’ontologie: On peut distinguer à travers l’histoire des doctrines philosophiques quelques constantes: je ne puis nier que j’existe, et ce quelque chose que je suis rencontre des obstacles que j’ai irrésistiblement tendance à appeler Monde. À travers les perceptions changeantes que j’ai de ce Monde sans doute existe il des réalités ineffable, que les philosophes appellent l’Être. L’ontologie est justement la science de cet être en tant qu’être. La recherche de l’Être correspond à un besoin de sécurité métaphysique. Elle implique d’ailleurs un dépassement de l’expérience sensible.

Première thèse sur l’être: Le premier à poser le problème fut Parménide: il existe un Être éternel, immobile, parfait, sphérique: l’Un. Tout le reste est erreur, non être, multiplicité. De l’Un lui même on ne peut rien dire, car ce serait lui retirer l’unité (dire que l’Un est, c’est dire qu’il est à la fois Un et Être, donc qu’il est deux déterminations). De ce qui n’est pas l’Un on peut sans doute discourir, mais on parle alors dans le vide.

Deuxième thèse sur l’Être: On ne peut se résoudre à cette démission du discours. En admettant comme vérité première qu’il y a de l’Être, on peut supposer que celui-ci est rationnel et donc pensable.

Rapport de l’Être de la pensée: il existe plusieurs solutions:


Théologie: En philosophie Dieu est conçu comme un principe explicateur de l’univers, un principe abstrait, à la limite loi première de la nature. Les preuves classiques établissant son existence sont les suivantes:

Argument cosmologique: Il est fondé sur le principe de causalité. Si tout a une cause, il faut bien en assigner une à l’univers tout entier qui ne possède en lui même aucune raison d’exister. Mais si cette cause est de même nature que l’univers, il faudrait trouver une cause à cette cause, et ainsi de suite à l’infini. Comme il faut bien arrêter cette série causale, le terme de la série doit être une cause première distincte de l’univers, et que l’on appelle classiquement Dieu.

Argument téléologique: Le monde a apparemment une organisation finaliste. Les êtres vivants sont bien adaptés à leur milieu, etc. Cela témoigne d’un intelligence créatrice qui aurait créé le monde en vue de certaines fins. Cette intelligence créatrice s’appelle Dieu.

Argument ontologique: J’ai en moi l’idée d’un être parfait, c’est à dire d’un être qui aurait toutes les perfections. Or l’existence est une perfection. Donc cet être parfait ne peut qu’exister.