<= Notes sur
les pratiques techniques
Constitution:
Son origine est l'aile conçue dans les
années
50 pour la récupération des véhicules
spatiaux par
l'ingénieur Rogalo. L'aile ayant une certaine souplesse
subie
d'importantes déformations en vol (on parle
d'aéro-élasticité).
- Tubes en alliage d'aluminium
assemblés par visserie:
- quille
- bords d'attaque
réunis par la plaque de nez
- tube transversal, parfois
remplacé par un câble
- trapèze:
montants et barre de contrôle
- haubanage de rigidification
avec mât et câbles d'acier inoxydable
- voile de type rogalo cousue et
rigidifiée par des lattes
- simple surface:
légères et maniables, aussi performantes aux
basses vitesses que les doubles surfaces
- double surface: meilleures
performances aérodynamiques, en particulier aux grandes
vitesses
Delta
rigide:

Caractéristiques:
Les marges de manoeuvres sont nettement plus grande qu'en parapente.
Les performances de l'aile delta se mesurent principalement
à:
- vitesse de
décrochage: ci. 25-30 Km/h.
- taux de chute mini: ci. 35/40
Km/h
- finesse maximum: ci. 40-50 Km/h
- vitesse maximum: ci. 50/100
Km/h et finesse associée (dite de
pénétration)
- maniabilité

Importance du centrage correct de l'aile:

Attention:
l'aile devient nettement plus instable si les câbles sont
trop tendus
Montage:
De dix à trente minutes. Attention, en cas de blocage, il y
a un élément qui n'est pas dans sa position.
- monter le trapèze
- retourner l'aile et monter le
mât
- ouvrir le bord d'attaque
- enfiler les lattes
- enfiler les "floatings",
baguettes servant à la voile de buttée vers le
bas en bout d'aile
- tendre et fixer la transversale
- dresser l'aile sur le
trapèze et fixer le câble de nez
Prévol:
toujours dans le même sens. Toucher ce que l'on peut toucher
et voir ce que l'on peut visualiser directement.
Décollage: L'aile
est déjà en forme et il suffit d'un ou deux pas
pour lui
donner sa forme de vol. Ainsi l'aile delta s'accommode de presque
toutes
les pentes, de la plus douce jusqu'au départ falaise. On
a de plus un effet de sol, matelas d'air entre l'aile et le sol,
facilitant les choses. Le décollage est toutefois une action
irréversible. On choisit une pente d'envol
dégagée, de finesse
légérement
supérieure à celle de l'aile. On
décolle par vent
de face stabilisé et horizon
dégagé.
- équipement:
on enfile le harnais et on s'accroche. La sangle d'accrochage doit
être doublée
- vérification:
du harnais et de l'accroche
- portage:
- bascule de la barre de
contrôle pour mettre l'aile à l'horizontale
- caler les
épaules dans la croisée des montants
- enrouler les bras le long
des montants par l'extérieur
- poser la main à
plat sur chaque montant
- on se redresse le dos bien
droit
- équilibrage:
on garde une inclinaison latérale nulle par action des mains
sur les montants:
- sans vent: assiette
égale à la ligne de pente +10%
- avec vent: plus le vent
est fort plus on diminue l'assiette
- mains enroulées
par le devant pour empêcher l'aile de cabrer (portance nulle)
- mise en mouvement:
course d'élan progressive, penché en avant, en
commençant par le pas de marche, aile horizontale pour ne
pas
décoller en virage (envol de l'aile)
- accélération: l'aile
portant le risque est qu'elle pique en prenant trop de
vitesse. on
raméne les mains derrière les montants en ouvrant
les
poignets pour pouvoir contrôler l'incidence en
accélérant la course (envol du pilote)
- Envol:
on allonge la foulée à mesure que l'on se sent
moins
lourd. Dés l'envol on lâche successivement chaque
montant
de trapèze pour attraper la barre de contrôle. Ne
pas pousser la barre, laisser voler et emmagasiner de la vitesse!
- Une fois
éloigné du relief on met les pieds dans la botte

Sans
vent on doit courir ci. 30Km/h. Le vent de face réduit cette
vitesse. En cas de vent fort se faire aider pour
éviter que l'aile ne cabre et surtout pour assurer
l'équilibre
latéral. On a de
préférence deux personnes aux
câbles latéraux plutôt qu'une seule aux
cables avant.
Effet du gradient:
Au fur et à mesure que le delta
monte, il rencontre un vent de plus en plus fort, cela se traduit
comme une succession de rafales de face, i.e. une augmentation de
vitesse/air. Cela favorise les performances au décollage.
Incidents au décollage:
- assiette trop
cabrée au départ: l'aile fait
aérofrein, le pilote n'arrive pas à
accélérer
- on a de la place: tirer
sur les montants
- pas assez de place:
arrêter la tentative
- assiette trop
cabrée pendant la course: la
stabilité de l'aile delta évite ce travers, qui
peut néanmoins se produire en cas de cassure de pente. L'aile risque de décoller dans sa phase
parachutale
- pente douce: on
s'enfonce jusqu'au sol
- forte pente: risque de
retour à la pente
- solution: on
raméne progressivement l'assiette à une valeur
raisonnable
- assiette trop
piquée au départ: en
général l'aile se plante en terre.
Reméde: ne pas s'élancer comme un
dératé.
- assiette trop
piquée pendant la course:
le pilote cherche à rattraper l'aile tout en poussant pour
la
ralentir, la distance entre l'aile et le pilote s'accroissant du fait
de la position de plus en plus tendue des bras. Le pilote finit par s'aplatir dans la pente.
Reméde: ne pas s'élancer comme un
dératé.
- cassure de pente:
Lorsque la pente est progressive on accompagne. Ne pas
décoller en cas de cassure trop prononcée
- envol en phase
parachutale (second régime):
l'aile s'enfonce. Ce cas se présente en décollage
sous
vitesse. Remède: tirer sur la barre pour augmenter la
vitesse et
profiter de l'effet de sol
- déséquilibre
latéral augmentant avec l'accélération:
interrompre immédiatement le départ, quitte
à piquer le nez au sol.
- vent de travers:
on laisse l'aile se mettre face au vent par effet girouette et on
décolle travers pente. En cas de tremplin ou de
décollage
étroit on peut décoller vent de travers mais il
faut
pouvoir décoller trés vite.
Vol
plané:
la plage de vitesse est assez grande en delta. La finesse est
trés dégradée aux grandes et petites
vitesses/air.
- Diminution de vitesse:
On pousse la barre, augmentant l'incidence. La force nécessaire est croissante au
fur et à mesure de la diminution de vitesse (rappel au
neutre)
- Prise de vitesse:
On tire la barre, diminuant l'incidence. La force nécessaire
est
croissante au fur et à mesure de la prise de vitesse (rappel
au
neutre)
- attention: à
incidence trop basse on peut avoir une inversion de portance avec
risque de passage sur le dos (tumbling)
Au point de vue
performances, on accélère vent de face et on va
finesse
maximum vent de dos. Quand on a un problème dans une zone,
on
accélère pour sortir rapidement de celle-ci.
Attention:
vent de face ou arrière, la bonne incidence est obtenue par
la
même position de la barre de contrôle. On est
solidaire de
la masse d'air!
Décrochage:
on pousse la barre qui devient de plus en plus dure (rappel au neutre).
L'aile s'enfonce puis salue plus ou moins amplement, la trajectoire
variant peu. Aprés salut l'aile reprend elle même
de la
vitesse. Le pilote accompagne le mouvement.
Si le pilote repousse
alors la barre on peut avoir un décrochage dynamique, avec
grande prises de vitesse. Les voltigeurs peuvent réaliser
ainsi
des loopings, mais on peut aussi avoir un passage sur le dos
par
l'avant, alias tumbling,
avec en général destruction de l'aile.
Virages: pour virer à gauche (resp. droite) on
déplace le poids du corps à gauche (resp. droite)
- l'aile bascule et glisse vers
la gauche (resp. droite)
- effet girouette: mouvement
autour de l’axe
de lacet à gauche (resp. droite), le nez de l'aile s'oriente
du
coté gauche (resp. droite)
- effet dièdre:
mouvement autour de l’axe de roulis à
gauche (resp. droite), l'inclinaison augmente vers la gauche (resp. droite)
- de là
résulte le virage
- cadencer:
on augmente la RFA en virage en poussant la barre, ceci pour assurer
l’équilibre des forces sur le plan vertical. Le
nez de l'aile se relève sur l'horizon.
- contrer:
pour revenir en vol droit équilibré
Normalement l'aile
est neutre spirale, c'est à dire qu'on revient au neutre
pour
rester en virage. Dans certains cas il est nécessaire de
compenser certains effets aéroélastiques en
déportant le poids d'un coté ou de l'autre.
Pour
augmenter ou diminuer l'inclinaison du virage
on peut se déporter vers l'intérieur ou
l'extérieur du trapéze, ce qui provoque une
glissade, ou
bien plus simplement sur les ailes bien conçues pousser ou
tirer légérement la barre de
contrôle.
En virage la force centrifuge
contrebalançant la force centripète
s’ajoute au poids pour donner le
poids apparent. L'aile plus chargée qu'en vol droit va plus
vite et a un plus grand taux de chute.
Phénomène
d'inertie:
le temps de réponse de la mise en virage est d'autant plus
grand
que l'aile est lourde et qu'il y a plus de poids en bout
d'aile
Décrochage:
la vitesse de décrochage augmente avec l'inclinaison, c'est
à dire avec le facteur de charge, rapport du poids apparent
sur
le poids réel.
- Décrochage
sous facteur de charge:
au delà d'une certain inclinaison (ci. 40-45°) le
pilote ne
peut plus cadencer correctement, il y a une glissade de plus en plus
importante. On finit par atteindre le décrochage. L'aile
s'enfonce ou salue. La
perte d'altitude est importante. Les inclinaisons de plus de
45° ne
servent guère qu'à perdre rapidement de l'altitude
- Décrochage
sur l'aile:
le bout d'aile intérieur vole à une vitesse
nettement
plus basse que ne le fait l'extérieur (possible
grâce aux
différences d'incidence entre les deux bouts d'ailes). Si
l'on
est prés du décrochage sur la partie centrale de
l'aile,
on peut décrocher sur la partie intérieure au
virage.
L'aile vrille ou salue et entre en autorotation. La perte d'altitude
est importante.
Roulis
aéroélastique: cet effet permet
l'inclinaison de l'aile:
- abattée transitoire
due à la surcharge d'un coté
- ressource du fait du
délestage de l'autre coté
- Puis intervient
l'aéroélasticité: l'aile
coté
intérieur au virage se creuse et se vrille grâce
à
- la souplesse de
l'extrémité flexible du bord d'attaque
- la souplesse du bord de
fuite
- d'où une aide
au roulis
Lacet inverse:
l'augmentation de la vitesse sur trajectoire de l'aile
coté intérieur au virage sous l'effet du surpoids
tend
à faire dépasser l'aile droite, dans un mouvement
de
lacet inverse. Ceci est contrecarré par:
- l'aéroélasticité
de la structure tempére l'accélération
de l'aile gauche
- l'amortissement en lacet:
l'aile avançante crée plus de
traînée, ce qui étouffe le mouvement
- l'effet dièdre
négatif qui transforme un lacet vers l'extérieur
du virage en roulis intérieur
Approche, finale et atterrissage: On atterrit toujours face au vent.
Approche: il s’agit
de
l’ensemble des manœuvres nécessaires
pour se
présenter à la bonne hauteur, en vol droit et
équilibré, à
l’entrée du terrain
d’atterrissage. Le volume d’approche doit
être
conséquent eu égard à son
expérience. Les
vitesses de vol plus élevées et les
planés plus
fins de l'aile delta rendent l'approche plus délicate qu'en
parapente. Tous les virages d’approche s’effectuent
vers le
terrain
d’atterrissage afin de ne jamais perdre de
l’œil le
point d’aboutissement et la manche à air.
- pas de virage dos au terrain
- légère
prise de vitesse avant chaque virage
- inclinaison
modérée (< 30°)
- pas d’inversion de
sens de virage sans intermède de stabilisation en vol droit
- augmenter les inclinaisons
pour les virages effectués en vent-arrière
La
finale: On ne doit jamais virer prés du sol, mais
garder une ligne
droite parfaite face au vent. La finale commence lorsque l’on
est suffisamment haut pour être sur de rentrer au terrain et
suffisamment bas pour ne pas avaler le terrain. Si la cible descend
dans le champs de vision on est trop long. Si elle remonte dans le
champs de vision on est trop court. Dés le début
de la finale le pilote:
- sort
les jambes du harnais
- se
relève dans une position intermédiaire entre la
position couchée et la position debout
- remonte
une à une les mains de la barre de
contrôle aux montants du trapèze (pour assurer le
plein
débattement quand on pousse pour l'arrondi)
Correction
lors de finales: Les
turbulences de surfaces obligent à
effectuer des corrections quasi permanentes.
- si la manche à air
est hésitante on choisit la direction moyenne entre les
diverses positions, quitte à rectifier un peu la trajectoire
au dernier moment avant l’arrondi.
- Si on est trop court on vire
un quart de tour et on se pose où l’on peut sur le
terrain d’avant
- Si on est trop long on
exécute un changement de cap à 90° afin
de dégager l’axe de la cible et se remettre
à converger lorsque l’on est à nouveau
assez bas. (Il est peu payant de piquer pour casser la finesse)
Phénomène
de gradient de vent: La vitesse décroît
significativement dans les derniers
mètres à causes des frottements du sol.
D’où :
- augmentation de la vitesse de
pénétration
- détérioration
du taux de chute
- risque de
décrochage si la vitesse de vol est trop basse
donc:
- moins bonne
précision d’atterrissage, donc prévoir
large, i.e. ne pas choisir sa cible en bordure de terrain.
- Voler en survitesse afin de
compenser la perte due au gradient
- Se préparer
à un atterrissage qui peut être brutal
Arrondi:
- on
passe à une trajectoire horizontale tangentielle en rendant
la main
- on
laisse mourir la vitesse dans cette trajectoire au moyen d'un
poussé progressif
- cabrer
enfin de toute l'amplitude restante pour arrêter l'aile au
moment où on sent qu'elle est en bout de course
- si on pousse trop
tôt l'aile fait une ressource et se trouve à ci.
5m/sol, trop bas pour reprendre de la vitesse
- ne pas ramener la barre
à soi, maintenir
poussé et se préparer à atterrir
brutalement sur
l'arrière de la quille
- si on pousse trop mollement
l'aile fait une ressource: cf. cas précédent
- si on pousse trop tard ou si
on est entré
dans la manoeuvre avec insuffisamment de vitesse, on atterrit
classiquement sur le nez.
- Plus on sent l’air
sur le visage plus on doit pousser la barre progressivement
- Plus l’appareil est
fin, plus le rapprochement avec le sol sera progressif, et plus le
mouvement d’arrondi devra être lent.
Attention:
en delta l'effet de sol est sensible, et ce d'autant plus que la
vitesse en finale est élevée. On doit donc
modérer
le tirer en finale, sauf en cas de vent fort.
Après
l’atterrissage on doit s’efforcer de maitriser
l’aile.