LES AILES PARAPENTES
<= Notes sur les pratiques techniques

Caractéristiques des ailes
Manœuvrabilité:
capacité de manœuvre d’un aéronef ; il
s’agit surtout pour nous de la plus ou moins grande facilité
à mettre son aile en virage, à modifier son rayon de
virage ou à inverser le sens de celui-ci, et enfin à la
ramener en vol droit.
Maniabilité :
facilité avec laquelle on peut exécuter une manœuvre,
évaluée en efforts (alias sensibilité), ou en
déplacements (alias efficacité)
Stabilité:
elle dépend beaucoup du réglage de la ventrale en
parapente pur; bon nombres d’ailes peuvent varier de
comportement suivant le degré d’inclinaison :
- Aile
stable spirale:
elle revient au neutre quand cesse l’effort à la
commande ; une trop grande stabilité peut rendre la mise
en virage difficile sur des ailes à grand allongement.
- Aile
neutre spirale:
elle garde sa vitesse et son inclinaison avec peu d’efforts ;
elle demande un effort à la commande coté extérieur
au virage pour retourner à plat.
- Aile
instable spirale
elle a tendance à augmenter d’elle même
l’inclinaison sans effort supplémentaire à la
commande
Amortissement:
- réaction
plus ou moins vive en tangage et en roulis
- amplitude
plus ou moins prononcée
TISSUS DES AILES

Les
enductions :
On peut les
classer en deux grandes catégories :
Les
enductions souples,
qui ne sont là que pour l'étanchéité et
ne changent pas les caractéristiques mécaniques du
tissu: elles sont généralement à base de
silicone
ou de
polyuréthane.
Les
enductions rigides,
ou laminés,
qui en plus de l'étanchéité assurent une
rigidification, dans le but de mettre en forme (ouvertures
d'alvéoles, bord de fuite) ou d'améliorer la résistance
au déchirement et au vieillissement : elles sont généralement
à base de MylarTM
.
Soins
à apporter à l'usage des tissus :
- Eviter
les expositions prolongées aux U.V., facteur principal du
vieillissement : déplier juste avant de décoller et
replier juste après le vol.
- Faire
sécher sa voile en l'aérant si elle est humide, même
très légèrement . Ranger la voile dans un local
ni trop chaud ni trop froid, à l'abri de la lumière et
de l'humidité, le sac étant ouvert pour éviter
les phénomènes de condensation
- Eviter les cycles gel/dégel trop
fréquents.
- Eviter
l'abrasion (sols gravillonneux, neige, glace, racines, épineux,
...).
- Eviter
d'incorporer des corps étrangers à l'intérieur
de la voile ou la vider aussitôt. Certains insectes sont
capables de percer un trou ou d'attaquer les tissus de manière
acide même après leur mort.
Aspect: Un
tissu vieilli aura souvent un toucher très souple, ses fibres
semblent ramollies. La netteté d'ensemble des couleurs est un
bon indicateur d'exposition également. Un tissu "qui
flashe" est certainement très peu usagé. Cas
extrêmes : un tissu qui se déchire facilement, qui
apparaît très délavé ou qui présente
des différences de teinture très accentuées
entre face intérieure et extérieure.
- Enduction: Silicone
ou polyuréthane : On
peut souvent sentir un aspect soyeux lorsque l'enduction est récente.
Le fait d'avoir l'impression de peu glisser ou de sentir la fibre
elle-même est un mauvais signe.
- Laminés: Une
séparation entre le tissu et son revêtement, un
délaminage, se perçoit au regard par l'impression d'une
bulle d'air sous l'enduction. Un aspect très froissé du
film est significatif d'un nombre de pliages/dépliages
important.
- Etanchéité: Elle
peut s'évaluer (l'endroit le plus important étant le
bord d'attaque) en tentant d'aspirer de l'air à travers le
tissu tendu devant la bouche. Le tissu doit être lui-même
aspiré dans la bouche comme une nappe de ballon de baudruche
sans rien laisser passer.
SUSPENTES
Les
caractéristiques recherchées pour une suspente de
parapente sont:
- une bonne résistance
à la rupture,
pour un diamètre réduit au maximum (cause de traînée)
- une faible élasticité,
afin de maintenir la forme de la voile au plus proche de la forme
voulue
- une inertie
géométrique vis-à-vis
de l'humidité et de la température
- enfin, une bonne tenue dans le temps de toutes ces caractéristiques,
ainsi qu'un prix de revient le plus bas possible, étant
données les quantités utilisées dans la
fabrication des voiles actuelles (plusieurs centaines de mètres)
Malheureusement,
ces caractéristiques sont quelque peu antagonistes, et le
constructeur est toujours obligé de chercher un compromis. Il
répartira par exemple des suspentes très fines et en
grand nombre en ligne haute (près de la voile), pour un bon
rapport de rigidité/résistance/traînée et
un faible nombre de "grosses" (1,5mm en général...)
suspentes pour la liaison aux élévateurs.

Gaine:
Elle est en général en fibre polyester tressée
et colorée Sur certaines voiles de compétition, on peut
trouver un suspentage non gainé, mais qui présente dans
ce cas une fragilité extrême à l'abrasion et à
l'humidité.
Ame: On utilise l'un des deux matériaux suivants
:

Soins
à apporter aux suspentes:
- Eviter
de marcher dessus, surtout sur sol caillouteux . On risque en effet
d'affaiblir ou même de casser l'âme par écrasement
ou flexion.
- Eviter de les mouiller, si c'est le cas les
sécher au plus tôt, mais sans non plus les exposer à
une température élevée. Le risque est de les
voir s'allonger ou rétrécir par la suite, ce qui
serait tout à fait préjudiciable au calage correct de
la voile, même pour de faibles valeurs de déformations
relatives.
- Eviter de les enrouler de manière trop
serrée, voir de les plier en raison du rayon de courbure trop
court pour ne pas solliciter la suspente en flexion. Soit dit en
passant, ce rayon de giration court correspond d'ailleurs à
la boucle de fixation à chaque extrémité, si
bien qu'on est assez loin pour la résistance à la
rupture des valeurs de charge d'une suspente "sortie d'usine"
sur un parapente. On les divise environ par deux à la
couture.
- Eviter
de les solliciter trop souvent par des manœuvres de descente
(oreilles, "B", "360°",...)
Contrôle:

Comme
on ne peut pas contrôler directement l'état de l'âme,
on le déduit par l'observation de la gaine : Dans l'un ou
l'autre de ces cas, il faut bien évidemment changer les
suspentes incriminées. De plus, si on constate tout
comportement anormal de la voile (mauvais gonflage, parachutages
intempestifs), il est nécessaire de faire contrôler les
cotes du suspentage. Celui-ci peut avoir "bougé".
Accélérateur:
dispositif constitué d'une barre actionnée par les pieds
reliées aux élévateurs permettant de modifier
l'incidence
de l'aile. Cette modification d'incidence permet au parapente de gagner
de la vitesse, mais elle rend l'aile plus sensible aux turbulences.
L'accélérateur peut dégrader ou améliorer la finesse, cela dépend de la
vitesse sol.

- Élévateurs
- Boucle d'attache à la sellette
- Crochet d'accroche à la ficelle du barreau
- Ficelle principale
- Poulies de renvoi
- Sangles de redistribution de la traction
- Boucle de renvoi
En général, l'accélérateur permet un gain de vitesse de l'ordre de 10-15 km/h pour la plupart des parapentes de série, portant leur vitesse maximale aux alentours de 50 km/h. Les ailes de compétition actuelles dépassent les 60 km/h lorsqu'elles sont accélérées à leur maximum.
Trim ou afficheur:
Dispositif fonctionnant sur le principe du compensateur utilisé
sur les avions. Il s'agit d'un dispositif permettant de modifier la
longueur des élévateurs arrières afin de modifier
le calage de l'aile. Ainsi, lorsqu'on ouvre les trims,
on allonge les élévateurs arrières, ce qui
réduit la courbure du profil de l'aile, diminue l'incidence et
augmente la vitesse-air. Les performances du système detrim est
comparable à celles d'un accélérateur.

Les différents profils:
sur une aile en vol droit et équilibré, le centre de
poussée est juste à la verticale du centre de
gravité, assurant l'équilibre en vol droit
équilibré. Si une rafale fait soudain diminuer
l'incidence, les forces aérodynamiques sont redistribuées
et le centre de poussée n'a pas de raisons de rester à la
verticale du centre de gravité:
- si le centre de poussée avance, la
résultante des forces aérodynamiques forme avec le poids
un couple cabreur qui s'oppose à la diminuation d'incidence
=> stabilité
- si le centre de poussée recule, la résultante des forces aérodynamiques
forme avec le poids un couple piqueur qui contribue à la diminuation
d'incidence => instabilité
Le degré de stabilité est donné par le coefficient de moment à portance nul, noté Cm0, mesurable en soufflerie:
- Cm0<0 => profil instable
- Cm0=0 => profil neutre
- Cm0<0 => profil stable
D'une façon
générale le parapente a un profil instable, par
nécessité structurale, mais bien amorti
Profils creux (ossature en tuile): quand on creuse un profil on augmente tous ses coefficients aérodynamiques, portance, trainée, Cm0.
autrement dit un profil instable augmente son instabilité. Ces
profils conviennent donc à basse vitesse, décrochent
doucement, mais sont mauvais en épéntration et instable
à faible incidence. Les profils parapente actuels ont du creux
à basse vitesse et nettement moins en vol
défreiné.

Profils symétriques (ossature droite): Ils sont caractérisés par une neutralité aérodynamique (Cm0 nul ou faible), se prêtant bien à une stabilisation pendulaire et disposant d'une bonne pénétration.

Profils autostables (ossature en S): Le profil lutte efficacement contre les fermetures à basses incidences.
